Ils avaient particulièrement brillé lors du Mondial 2014 et, dans une époque où les attaquants prennent toute la lumière, les gardiens de but pourraient à nouveau faire le spectacle et exprimer toute l’étendue de leur talent. Zoom sur dix d’entre eux qu’il faudra surveiller de près en Russie.
Igor Akinfeev (Russie)
Le capitaine russe sera la tête de gondole d’un pays organisateur très en difficulté sportivement. Pour son deuxième Mondial, celui qui joue depuis 15 ans dans le club de ses débuts – le CSKA Moscou – sera le dernier rempart d’une formation dans le dur qui en aura cruellement besoin. S’il demeure une idole en Russie, il s’était fait remarquer en Europe pour une statistique dont il se serait bien passé : suite à la victoire des siens 2-0 face à Benfica en novembre dernier en Ligue des Champions, Akinfeev a signé son premier clean sheet depuis onze ans (43 matchs) sur la scène européenne ! Face à l’Uruguay de Cavani et Suarez et à l’Egypte de Salah, il devra se montrer beaucoup plus efficace s’il veut espérer sortir son équipe des phases de poule.
Alisson Becker (Brésil)
Préféré au rempart de Manchester City, Ederson, pour le poste de titulaire, il représente avec sa doublure l’avenir du football brésilien. S’il reste encore méconnu par rapport aux Neymar, Coutinho, Casemiro ou Marcelo, Alisson sera dans l’ombre au sein de cette sélection volcanique mais devra se montrer solide. Si la Seleção sera forcément alimenté par un gros sentiment de revanche après la désillusion à domicile et le 7-1 de 2014, elle sera à n’en pas douter redoutable. Et le portier de la Roma, très courtisé, est lui aussi bourré de talent et sort d’une saison très prometteuse. Pour décrocher sa sixième étoile, le Brésil aura de toute façon besoin d’un grand gardien.
David De Gea (Espagne)
À 27 ans, le gardien mancunien est dans la forme de sa vie. Il sort encore d’une très grosse saison où il aura largement contribué à la deuxième place des Red Devills en Premier League. En Russie, il guidera une équipe très compétitrice vers les sommets et pourquoi pas une deuxième victoire de part ses arrêts de grande classe et de la sérénité qu’il dégage. De Gea et les siens auront aussi à cœur de briller puisqu’ils restent sur une élimination dès les huitièmes de finale du dernier Euro. Considéré comme l’un des meilleurs gardiens au monde, il attire les convoitises des plus grands clubs mais en attendant, il a une première Coupe du Monde à disputer avec la Roja où il pourrait à nouveau faire parler la poudre.

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Essam El Hadary (Egypte)
C’est une des très belles histoires de ce Mondial 2018. Le portier égyptien qui a commencé sa carrière professionnelle en 1993 s’apprête à disputer sa première – et vraisemblablement dernière – Coupe du monde à 45 ans. Le quadruple vainqueur de la CAN deviendra le joueur le plus âgé de l’histoire à y prendre part, détrônant ainsi un autre gardien, l’Uruguayen Mondragon et ses 43 ans en 2014. Du haut de ses 157 sélections, El Hadary sera évidemment le capitaine des Pharons qui retrouvent le Mondial 28 ans après leur dernière participation même si Mohamed Salah, auteur d’une saison exceptionnelle à Liverpool, lui volera la vedette, sera scruté de près et attirera naturellement toute l’attention sur lui aux dépens de son gardien légendaire.
Hugo Lloris (France)
Une grosse erreur dans les derniers instants d’un Suède – France avait conduit à une défaite des Bleus il y a exactement un an. Depuis ce jour, Hugo Lloris ne fait plus l’unanimité et ce n’est pas sa saison en club ou en sélection qui a particulièrement de quoi rassurer. Le capitaine français a oscillé entre bonnes performances et erreurs qui coûtent très cher. Celles-ci peuvent coûter un but, un match et bien plus encore en Coupe du Monde. Ses deux dernières prestations en amical avant le coup d’envoi de son troisième Mondial ne vont notamment pas lui donner plus de confiance en lui puisqu’il est fautif sur les deux buts encaissés. Espérons qu’il retrouvera son niveau et sa constance qui ont fait de lui un titulaire indiscutable pendant des années en équipe de France…
Keylor Navas (Costa Rica)
Le triple vainqueur de la Ligue des Champions avec le Real Madrid sera la tête d’affiche de l’équipe costaricienne. Révélation au Mondial 2014 où il fut élu deuxième meilleur portier derrière le mur Neuer, il a depuis rejoint la meilleure équipe du monde actuelle et s’est installé doucement mais sûrement comme un titulaire indiscutable. Si ses prestations ne sont pas toujours extraordinaires en club et parfois même critiquées, nul doute qu’il se saignera pour son pays qui tentera de faire aussi bien qu’il y a quatre ans et ce quart de finale perdu aux tirs au but face aux Pays-Bas.

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Manuel Neuer (Allemagne)
C’est la grosse interrogation de la Mannchaft avant de remettre son titre en jeu. Celui qui avait dégoûté les Bleus et Karim Benzema en particulier lors du quart de finale en 2014, car infranchissable cette année-là, vient de faire une saison presque blanche. Le capitaine allemand s’est en effet blessé en septembre et n’a joué que quatre rencontres toutes compétitions confondues avant de préparer sa troisième Coupe du Monde. Il n’a retrouvé la compétition qu’en début de mois avec seulement un match et demi disputé avant d’arriver en Russie. Il devrait être titulaire mais il reste à savoir si l’Allemagne pourra compter sur un Neuer encore en convalescence et pas à 100% ou sur un Neuer impressionnant à la main et comme au pied comme ce fut le cas il y a quatre ans.
Guillermo Ochoa (Mexique)
À l’instar de Neuer ou Navas, il avait explosé lors du dernier Mondial et s’était particulièrement révélé lors d’un match nul héroïque face au Brésil où il avait sauvé son équipe à multiples reprises par des arrêts de grandes classes. S’il est un peu retombé dans l’oubli avec une carrière discrète en Espagne et plus récemment en Belgique, il sera à nouveau un atout principal du Mexique qui voudra enfin retrouver les quarts de finale après six échecs de rang en huitièmes. L’ancien portier corse devrait avoir une nouvelle fois l’opportunité de montrer son talent et dégoûter les attaquants adverses et ainsi pourquoi pas faire décoller sa cote et sa carrière en club.
Rui Patricio (Portugal)
Le meilleur gardien de l’Euro 2016 reste un très mauvais souvenir pour tous les supporters français. Tout au long de la compétition et particulièrement en finale avec ses sept arrêts, il avait guidé sa sélection vers son premier titre majeur. S’il a récemment rompu son contrat au Sporting Portugal et qu’il n’aura aucun mal à retrouver un club de haut niveau, il doit lui aussi se concentrer vers son objectif majeur de la saison, la Coupe du Monde. Le Portugal aura encore besoin d’un grand gardien s’il veut faire partie du dernier carré de la compétition pour la troisième fois de son histoire.
Jordan Pickford (Angleterre)
L’incertitude demeure encore sur celui qui gardera les buts anglais. Le sélectionneur Southgate avait surpris lors de sa liste en se passant de Joe Hart, titulaire incontesté des Three Lions depuis le début de la décennie. Du coup, c’est le jeune gardien d’Everton et ses trois petites sélections qui devrait être titulaire, à moins d’un changement de dernière minute en faveur de Butland ou Pope. Quoi qu’il arrive, il faudra garder un œil sur le portier de l’Angleterre comme à chaque Coupe du Monde pour vérifier le niveau des gardiens anglais constamment remis en question. À Pickford de conjurer le mauvais sort et par la même occasion se révéler au grand public.