Jusqu’ici club presque lambda du championnat, le Stade rochelais a surpris le monde de l’ovalie cette saison par ses excellentes performances et sa première place définitive. Peut-il secouer le rugby français jusqu’à aller soulever le Bouclier de Brennus ?
Jusqu’ici tout va mal
Disputant seulement sa troisième saison en Top 14 depuis l’instauration de sa nouvelle formule (2005), le Stade rochelais n’avait au début de saison rien d’un champion. Pourtant, il est aujourd’hui aisé d’imaginer les Jaune et Noir soulever le Brennus le 4 juin prochain. Après huit ans en Pro D2 et un passage express dans l’élite du rugby en 2010-2011, La Rochelle est remonté en 2014 en Top 14 et depuis, a enchaîné deux neuvièmes places. Dans son histoire, le club rochelais n’a pas encore disputé le moindre barrage dans l’époque professionnelle (trois barrages dans les années 1960).
En Coupe d’Europe, il ne compte qu’un quart de finale de Challenge européen (2010-2011) et deux tristes éliminations en poule ces dernières années. Le Stade rochelais ne compte pour le moment aucun trophée officiel à son actif, hormis ceux de tournois aujourd’hui disparus (2 Coupes de la Ligue, 2 Challenges de l’Espérance). Ceci explique une telle surprise de voir le club batailler cette année avec Clermont, Montpellier ou Toulon, le gratin du rugby français, au lendemain de deux saisons correctes mais sans plus.
Une saison étonnante et étourdissante
Leader surprise après quatre journées (trois victoires, un nul), nul doutait que La Rochelle commençait alors tout juste son ascension vertigineuse vers les sommets du championnat, à l’image de l’OGC Nice en Ligue 1. Cette réussite se confirmait semaines après semaines, y compris en Challenge européen. Mais il a fallu attendre mi-novembre et la 11e journée de championnat pour voir enfin les hommes de Collazo réussir à battre un gros morceau (en l’occurrence le Stade toulousain, 25-19) et ainsi crever l’écran. À l’issue d’une première moitié de saison satisfaisante, le Stade rochelais se situait à la quatrième place du championnat et avait terminé premier de sa poule européenne, synonyme de qualification pour les quarts de finale. Ce n’était alors que le début de la folle épopée.
Une incroyable série de 14 succès de rang a pu démarrer juste avant Noël (10 en Top 14, 4 en Challenge européen) durant laquelle les Rochelais ont tout écrasé sur leur passage pour s’installer définitivement dans le confortable trône de leader, qui les emmènera à minima en demi-finale à Marseille. De plus, ils ont frôlé une finale continentale (défaite 14-16 en demie face Gloucester) et se sont imposés, excusez du peu, à Toulon, Toulouse ou chez le Racing. Ce rêve éveillé a pris fin à Lyon à deux journées de la fin même si cette courte défaite (27-25) n’aura aucun impact sur le classement et la saison des Charentais, jusqu’ici sensationnelle.
Le plus dur à venir, pour l’exploit
Pour conclure en beauté une saison déjà historique, le Stade rochelais a un premier Bouclier de Brennus à aller décrocher le 4 juin prochain au Stade de France. Au vu de ce qu’elle a montré depuis septembre, l’équipe en est largement capable, même si ses adversaires le seront aussi, en plus d’avoir l’avantage de l’expérience de ces grands rendez-vous. Mais La Rochelle compte aussi dans ses rangs des joueurs de classe, dont certains connaissent déjà la saveur des chocs nationaux, continentaux ou internationaux (Atonio, Gourdon, James…).
L’ASM Clermont sera le principal concurrent des Jaune et Noir pour le Brennus, car auteur d’une excellente saison mais moins surprenante, il lui reste également une finale de Champions Cup à disputer. Les deux équipes pourront se tester lors de la dernière journée où les Jaunards recevront le Stade rochelais dans un match qui promet des étincelles. Reste à savoir si La Rochelle tient l’exploit de la décennie en Top 14 et si elle sera capable de réitérer de telles performances dans les années à venir : exploit majuscule à venir ou point de départ d’une future suprématie ?
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