2010 -2019 : Une décennie intense pour le football africain

@ C.Spencer / Getty Images

Une nouvelle décennie s’ouvrira dans quelques jours, l’occasion de revenir sur les meilleurs moments des années 2010. Entre Drogba, Salah ou le Ghana, retour sur les événements forts du football africain de la dernière décade année par année.

2010 : Le Ghana, à une main près

Etant la première à se dérouler sur le continent africain, l’Afrique du Sud accueille une dix-neuvième Coupe du Monde historique. Après le Cameroun de Roger Milla en 1990 et le Sénégal d’Aliou Cissé en 2002, le Ghana d’Asamoah Gyan atteint les quarts de finale. Et cette année, les Black Stars auraient dû devenir la première équipe africaine a rejoindre le dernier carré de la compétition. Deuxième de son groupe derrière l’Allemagne et vainqueur des Etats-Unis après prolongation en huitième de finale, le Ghana bouscule l’Uruguay en quarts de finale.

Mais alors que les deux équipes se dirigent vers une séance de tirs au but (1-1), une action dramatique se déroule sur le dernier coup de pied arrêté (120’+1) : Adiyiah croit battre Muslera de la tête mais Suarez commet un réflexe de dernier défenseur en réalisant un arrêt de la main sur sa ligne. Résultat, un carton rouge pour le Pistolero et le penalty de la qualification pour les Black Stars. Auteur de trois buts depuis le début de la compétition, Gyan frappe la barre alors que Mensah et ce même Adiyiah manqueront également leur tentative lors de la séance des tirs au but, qualifiant ainsi la Celeste pour les demi-finales. Un terrible acte de sacrifice qui aura entraîné une élimination ghanéenne truamatisante.

2011 : Sow roi de la Ligue 1

Pour son doublé historique coupe-championnat, le LOSC peut évidemment remercier Eden Hazard, Gervinho ou Rudi Garcia mais aussi et surtout Moussa Sow. L’attaquant sénégalais a été le grand artisan de cette réussite en terminant notamment meilleur buteur du championnat avec 25 unités – meilleur total en Ligue 1 depuis Cissé en 2003 -2004 – un an après son compatriote Mamadou Niang avec l’OM.

Parmi ses faits marquants de la saison, il y a un coup du chapeau à Caen pour offrir la première place à des Dogues qui ne la lâcheront plus ou un autre triplé quelques semaines plus tard à domicile face à Lorient. Enfin, s’il a aussi marqué lors du match du titre au Parc des Princes le 21 mai, le Lion de la Teranga a régalé le Stadium de Lille une semaine plus tard lors de la dernière journée avec son troisième triplé de la saison. De quoi assurer une fête complète au sein d’un club qui courrait vers le titre de champion depuis 1954.

2012 : Signé Drogba

Alors que l’Allianz Arena se prépare au sacre de son Bayern Munich en finale de Ligue des Champions, Didier Drogba surgit au premier poteau pour placer une tête gagnante (88′) et refroidir tout un stade en donnant un nouvel espoir de première C1 à Chelsea. Quelques instants plus tôt, Thomas Müller pensait inscrire le but de la victoire, déjà d’un coup de tête rageur (83′). L’attaquant ivoirien aurait ensuite pu se muer en anti-héros lorsqu’il concède un penalty en prolongations, mais c’est sans compter sur Cech qui fait l’arrêt sur la tentative de Robben (95′).

@ L.Griffiths / Getty Images

Le portier tchèque repousse ensuite la frappe d’Olic pour rattraper l’échec de Mata lors de la séance de tirs au but avant que Schwensteiger ne trouve le poteau et offre une opportunité en or à Didier Drogba. Cinquième tireur, le numéro 11 des Blues a sa première Coupe d’Europe au bout du pied droit. Sans trembler, il prend Neuer à contre-pied et devient définitivement le héros de Chelsea qui n’oubliera jamais ce 19 mai 2012 et son sauveur ivoirien.

2013 : Le Nigéria, dix-neuf ans après

Depuis leur dernier titre en 1990, les Super Eagles avaient enchaîné les demi-finales (4) et même échoué aux tirs au but en finale de l’édition 2000. Si le Nigéria s’est fait rejoindre sur le fil pour ses deux premières rencontres, c’est aussi là qu’il est allé cherché sa qualification pour les quarts de finale de ce rendez-vous sud-africain. Le tenant ivoirien n’y a pas tenu tout le long et s’est fait surprendre à son tour dans le dernier quart d’heure (2-1).

Les Super Eagles pouvaient enfin se libérer et se passer leurs nerfs sur le Mali (4-1) avant de retrouver le surprenant Burkina Faso pour cette grande finale. Les deux équipes s’étaient affronté et quitté sur un nul pour leur premier match de la compétition alors que les Étalons s’en étaient ensuite sorti aux tirs au but face au Togo et en prolongations contre le Ghana. Sunday Mba, déjà auteur du but décisif en quart, s’est mué en héros national en inscrivant l’unique but d’une finale fermée (41′) et en offrant au Nigéria un troisième titre continental, près de vingt ans après le dernier.

2014 : Quand l’Algérie fait trembler la meilleure équipe du monde

Tout le monde se souvient du mémorable 7-1 contre le Brésil en demi-finale, du but d’Hummels face aux Bleus ou de celui de Götze en finale, mais le huitième de finale de l’Allemagne de ce Mondial n’est pas non plus prêt d’être oublié. Encore moins pour les Algériens, qui, au-delà de la courte défaite, ont sans doute vécu leur jour de gloire. Après un parcours honorable en poule et une qualification pour les huitièmes de finale avec 4 points, les Fennecs sont donc tombés sur la redoutable Mannchaft.

@ AFP

D’une impressionnante solidarité et solidité défensive, l’Algérie poussa les futurs champions du monde jusqu’en prolongations. Si Schürrle faisait rapidement craqué les hommes de Vahid Halilhodzic (92′) et que Özil portait le coup de grâce dans les derniers instants (120′), Djabou sauvait l’honneur sur le coup d’envoi suivant (120’+1) et faisait sortir les siens du Mondial la tête encore plus haute. Désigné homme du match, le portier Raïs M’Bolhi aura réalisé onze arrêts dans le match et été un rempart de fer dans l’équipe désignée comme la plus spectaculaire du tournoi.

2015 : La séance de tir aux buts qui n’en finissait pas

L’édition équato-guinéenne de la Coupe d’Afrique des Nations a accouché d’une finale au scénario irrespirable entre la Côte d’Ivoire et le Ghana. Les deux équipes se sont rapidement observés jusqu’à la séance de tirs au but qui n’a jamais paru aussi longue. Et que dire du dénouement tout aussi surréaliste. Tandis que les deux premiers tireurs ivoiriens Bony et Tallo rataient leur tentative, Acquah et Acheampong les imitaient côté ghanéen.

Cinquièmes tireurs, André Ayew et Yaya Touré gardaient leur équipe dans le match. S’en suivait alors dix tirs au but réussi, cinq de chaque équipe, pour arriver au onzième tireur et au score fou de 8-8. C’était alors au tour du portier des Black Stars Brimah Razak de s’élancer et de voir son homologue Boubakar Barry stopper son tir. Celui-ci plaçait ensuite la ballon sur le point de penalty et envoyait la Côte d’Ivoire au septième ciel. Les Éléphants pouvaient rugir vingt-trois ans après leur dernier titre, tout comme leur sélectionneur français Hervé Renard, déjà vainqueur de l’épreuve trois ans plus tôt avec la Zambie.

2016 : Mahrez, du rêve à la réalité 

Lorsque Riyad Mahrez entame la saison 2015-2016, il sort d’une première saison délicate en Premier League (4 buts, 3 passes décisives) avec un Leicester promu se sauvant alors de justesse la saison précédente (14e). Pourtant, il réalise l’improbable avec les Foxes quelques mois plus tard en devenant champion d’Angleterre, une première pour son club, dix points devant Arsenal.

Le fruit d’un duo tonitruant formé entre Mahrez et Vardy qui inscrit 24 réalisations cette saison, soit sept de plus que son homologue algérien. Ce dernier totalise aussi 11 passes décisives ce qui lui a sans doute permis de devenir le premier Africain à décrocher le prix du joueur PFA de l’année (délivré par les joueurs) en Premier League. Sa saison exceptionnelle en club permettra aussi à l’ancien havrais d’atteindre la septième place du Ballon d’Or 2016 – du jamais-vu pour footballeur africain depuis Eto’o en 2009 (5e) –  alors qu’il évoluait encore en Ligue 2 deux ans auparavant.

2017 : La passe de cinq pour les Lions Indomptables

Quinze ans que le Cameroun attendait sa cinquième étoile. Depuis son dernier sacre en 2008, il avait enchaîné les déconvenues : élimination en quarts face à l’intouchable Egypte, non-qualification deux années de suite et dernier de sa poule l’édition suivante. Cette fois-ci, les Lions Indomptables ont réalisé un parcours du combattant pour aller soulever le trophée à Libreville contre les Pharaons.

Une victoire et deux nuls ont assuré la qualification camerounaise pour les quarts de finale où il aura fallu attendre la tentative ratée de Mané pour éliminer le Sénégal aux tirs au but (0-0, 5-4 t.a.b). En demi-finales, tout s’est joué en fin de rencontre face au Ghana (2-0) comme en finale où Vincent Aboubakar marqua le but décisif à la 88e minute de jeu (2-1). Avec cinq titres, les Lions Indomptables devenaient alors la deuxième nation la plus titrée derrière l’Egypte, sept fois sacrée.

2018 : Salah, une saison XXL

Après deux saisons à l’AS Rome, Mohamed Salah débarquait à Liverpool contre 42 millions d’euros et n’avait alors jamais marqué plus de 15 buts en une saison. Autant dire qu’il a littéralement explosé avec les Reds tant il a porté les siens aussi bien en championnat qu’en Ligue des Champions, même s’ils ont échoué à chaque fois à un souffle du titre. Sans oublier non plus son importance capitale dans la qualification de l’Egypte pour sa première Coupe du Monde depuis 1990.

Outre ce Mondial décevant (2 buts) intervenu quelques mois après sa blessure en finale de C1, Salah a enchaîné les performances hors-normes pour signer des statistiques pharaoniques : 44 buts en 52 rencontres toutes compétitions confondues. Ce qui a fait de lui le meilleur buteur du championnat avec 32 buts, meilleur total depuis Shearer en 1995, ainsi que le lauréat du joueur de l’année PFA en Angleterre. S’il a fait figure d’outsider pour le Ballon d’Or, l’Égyptien n’aura toutefois pas pu faire mieux qu’une belle sixième place. L’année suivante, il termina également meilleur scoreur de Premier League (22 buts), ex-æquo avec deux autres Africains, Mané et Aubameyang.

2019 : La renaissance des Fennecs

C’est sans doute l’événement fort de cette année football. Le 19 juillet dernier, toute l’Algérie a sauté de joie et propagé des ondes jusqu’en France où les rues étaient presque aussi bondées et joyeuses qu’un an plus tôt. En remportant la Coupe d’Afrique des Nations en Egypte, elle a mis fin à vingt-neuf ans de disette et enfin pu inscrire une deuxième ligne à son palmarès.

Si tout le monde tâchera d’oublier la triste finale face au Sénégal avec pour seul fait marquant la frappe contrée victorieuse de Baghdad Bounedjah (2′), les Fennecs auront réalisé un parcours semé d’embûches avant d’arriver au trophée. Qui aura commencé par trois victoires sans prendre de buts en phase de poule. S’en est ensuite suivi un huitième maîtrisé face à la Guinée (3-0), des qualifications arrachées contre la Côte d’Ivoire (1-1, 4-3 t.a.b) et le Nigéria (2-1), là où Mahrez a marqué un coup-franc inoubliable dans le temps additionnel. Propulsant déjà le peuple algérien dans un immense bonheur.

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