Roland-Garros : des Bleus pâles et une éclaircie

Journée noire pour le tennis masculin français. Au terme de ce samedi et de la première semaine, aucun Français n’a décroché sa place pour les huitièmes de finale dans le tableau masculin, du jamais vu depuis onze ans. Chez les dames, Caroline Garcia est encore en course et représente une réelle chance de succéder à Mary Pierce, lauréate en 2000. 

Comme en 2007, les cinq Français engagés au troisième tour se sont inclinés et ne verront pas la deuxième semaine. Au lendemain de la défaite sèche de Gilles Simon face à un Kei Nishikori bien supérieur (6-3 6-1 6-3), les quatre derniers en lice chez les hommes ainsi que Caroline Garcia étaient sur les courts ce samedi dans la quête d’une place pour la fameuse deuxième semaine de Roland-Garros.

Deux revenants, deux scénarios opposés, deux sorties

En début de programme, Lucas Pouille et Gaël Monfils devaient terminer leur match interrompu la veille par la pluie et très mal embarqué. Mené deux manches à zéro par Khachanov, gros espoir du tennis russe, le numéro un français avait pourtant l’occasion d’égaliser à un partout s’il n’avait pas perdu cinq jeux d’affilée de 5-2 à 5-7. Aujourd’hui, il n’aura pas réussi son come-back. Face au coup droit dévastateur et au gros service de son grand adversaire (1,98m) et souvent en difficulté sur sa mise en jeu (seulement 49% de premières), Pouille n’a pas trouvé la solution pour renverser la situation et s’est rapidement incliné. Le seizième joueur mondial confirme ainsi sa méforme du moment au contraire des espoirs qui sont posés sur celui que l’on annonce comme la relève du tennis tricolore.

@ L’Equipe

Gaël Monfils était également dos au mur avant d’entamer sa deuxième partie de match face à Goffin. Il est entré sur le court à un set partout et breaké dans le troisième mais avait surtout montré des inquiétudes quant à son état de forme. Souffrant physiquement et même malade, l’interruption et la nuit ne pouvait que lui faire du bien. Il est revenu beaucoup mieux, a rapidement fait son retard et s’est même emparé de la troisième manche. Avec un break d’avance dans le quatrième set, il semblait avoir le match en main mais avec la Monf, rien n’est acquis et les rebondissements sont incessants. Le Belge a debreaké puis s’est offert le luxe de sauver quatre balles de match sur son service. La suite était presque écrite : le Français a cédé sa mise en jeu et le set avant de ne plus faire le poids mentalement et physiquement dans une dernière manche presque à sens unique. Pleine de frustration, cette élimination reste toutefois encourageante pour Monfils qui sort d’un début de saison chaotique.

Les derniers espoirs logiquement envolés

Dans un tout autre style, Richard Gasquet affrontait au même moment le numéro un mondial et grandissime favori du tournoi Rafael Nadal. Même s’il n’avait rien à perdre, le troisième joueur français a subi quasiment pendant la totalité des deux heures du récital du roi. Le décuple vainqueur du tournoi n’a comme à son habitude pas fait de détail et s’est montré meilleur à peu près partout et tout le temps malgré un léger instant de doute au moment de conclure la première manche en encaissant trois jeux de rang. Pour le reste, Gasquet ne lui aura pris que sept jeux (6-3 6-2 6-2) et n’a jamais semblé en mesure de rivaliser. Si cette lourde défaite était la plus attendue du clan français ce samedi, elle laissera toutefois aux observateurs un sentiment amer de résignation et de soumission, comme si le joueur lui-même n’y a pas cru une seule seconde.

Enfin, le dernier espoir français dans le tableau masculin résidait en Pierre-Hugues Herbert. Opposé au géant Isner (2,08m), il s’était préparé à un match pénible et potentiellement à rallonge. Il fallait s’attendre à encaisser beaucoup d’aces et à recevoir pendant des heures des services surpuissants atteignant régulièrement les 215km/h. En première manche, le Français n’a pas dérogé à la tradition qui voit l’Américain disputer quasiment systématiquement des jeux décisifs. Mais P2H a cédé au pire moment pour offrir le premier set à son adversaire. Celui-ci a breaké d’entrée de deuxième, un avantage qu’il conservera évidemment tout au long de la manche. Le scénario habituel s’est répété au troisième set qui verra Isner s’imposer au bout d’un nouveau jeu décisif, même si le Français s’était procuré une balle de set sur sa seule balle de break du match. Comme la plupart des Français sortis du tournoi, il n’y aura aucun regret et que du positif à retenir de cette semaine où finalement, il était difficile d’espérer mieux.

Un rayon de soleil dans la grisaille 

@ Getty Images

Quant à elle, Caroline Garcia s’est baladée pendant une heure comme lors de son premier tour. Sans se montrer spécialement impressionnante mais très solide, la numéro sept mondiale filait vers une victoire facile et rapide. Mais au moment de conclure, à 6-1 5-1, son adversaire Begu s’est réveillée et a installé le doute chez son adversaire. Finalement, la Roumaine n’aura que retardé l’échéance et ne sera pas parvenu à la mettre dans la même difficulté que la Française s’était mise au tour précédent. Au terme d’un dernier jeu interminable et de sa cinquième balle de match, elle s’est finalement qualifiée pour les huitièmes de finale pour la deuxième fois de rang après son superbe parcours l’an dernier qui s’était achevé en quart de finale.

Cette année, si elle passe l’obstacle Kerber, ex-numéro un mondiale, ce pourrait être ni plus ni moins que la meilleure joueuse actuelle au classement WTA Simona Halep sur sa route avant le dernier carré et l’espoir fou d’une victoire Grand Chelem. On en est encore très loin, mais pour rêver cette année, c’est bien vers Caroline Garcia qu’il faudra se tourner.

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